VII - Fabrication des poudres
Les poudres utilisées pour le frittage doivent
respecter certaines spécifications, comme le diamètre des grains, leur forme, leur
surface spécifique, leur composition.
Méthodes
mécaniques
Les méthodes mécaniques sappliquent
essentiellement aux poudres métalliques. La plus utilisée est le broyage à laide dappareils à marteaux ou à
boulets. Si le métal est fragile, il est aisément brisé en petits granules. Les temps
de broyage sont généralement compris entre une et cent heures au plus. Si le métal est
ductile, on obtient, par concassage, de petites paillettes peu adaptées à la fabrication
de pièces par la métallurgie des poudres.
Les métaux liquides peuvent être dispersés en fines
gouttelettes qui sont ensuite solidifiées rapidement dans lair ou dans leau.
Dans la plupart des méthodes utilisées, un flux de métal liquide est soumis à un jet dair
(ou deau) qui refroidit ou gèle les gouttes de métal. Une autre méthode consiste
à faire tomber le jet de métal fondu sur un disque rotatif qui est simultanément
refroidi par de lair ou de leau. Ces procédés, appelés atomisation , sont applicables à nimporte quel métal ou
alliage qui peut être facilement fondu.
Un avantage des méthodes mécaniques est de sappliquer
au cas des poudres dalliages métalliques contenant deux ou plusieurs constituants;
on peut fabriquer ainsi des poudres de laiton (cuivre-zinc), de bronze (cuivre-étain) et
dacier (fer-carbone).
Méthodes
chimiques
Les méthodes chimiques sont utilisables pour un grand
nombre de métaux. La plus employée est la réduction dun composé (généralement un oxyde, plus
rarement un sulfure ou un chlorure) par un agent chimique (gaz, liquide ou solide) qui
fractionne le composé en métal à létat de fins granules et en un sous-produit
qui peut être éliminé. Si le composé métallique initial est un solide, la dimension
des granules du métal résultant dépend fortement de la morphologie du composé de
départ. Quand le sous-produit de la réduction est gazeux, son élimination seffectue
directement par le gaz porteur ou à laide dune installation à vide. La
réduction de loxyde de cuivre par lhydrogène (à 350 °C) en cuivre métallique et vapeur deau en est un
exemple. Le sous-produit peut être aussi un solide ou un liquide qui se solidifie au
cours du refroidissement depuis la température de réduction, comme dans le cas de la
réduction du tétrachlorure de titane par le magnésium à 900 °C; le chlorure de magnésium fondu se solidifie entre
les particules de titane et peut être soit dissous, à laide dune solution dacide
dilué, soit fondu et distillé sous vide.
Une autre méthode chimique largement utilisée est lélectrolyse
dune solution liquide dun sel du
métal désiré. Ce procédé est similaire à lélectrodéposition, mais les
conditions de courant et de température sont ajustées de façon à produire un dépôt
métallique qui puisse être gratté ou broyé (ou les deux à la fois) pour obtenir la
poudre: les poudres de nickel, de cuivre et de fer sont souvent obtenues par ce procédé.
Les poudres de titane, de zirconium et duranium sont préparées par électrolyse
ignée des chlorures fondus.
Une
autre méthode également très employée est la décomposition des complexes carbonylés de métaux comme le fer et le
nickel. Pour obtenir des poudres de fer par ce procédé, on réduit tout dabord loxyde
à basse température; le fer réduit est ensuite traité par loxyde de carbone sous
une pression de 4 à 15 mégapascals
entre 100 et 200 °C. Le fer-carbonyle Fe(CO)5
obtenu est condensé par refroidissement, puis dissocié thermiquement. En jouant sur les
conditions de la dissociation, on peut régler la finesse de la poudre.
Les méthodes
chimiques sont aussi employées dans le cas des oxydes. Par exemple, les poudres de
bioxyde duranium sont obtenues par réduction à basse température des oxydes UO3
ou U3O8
provenant eux-mêmes de la calcination dun uranate dammonium. Un autre oxyde,
la zircone, est très utilisé en raison de ses propriétés réfractaires; il est surtout
employé à létat stabilisé en phase cubique par des additions de chaux ou de
magnésie. Étant donné la faible réactivité, même à haute température, des oxydes
réfractaires cristallisés, on ne mélange pas les poudres par broyage mécanique, mais
on prépare la zircone stabilisée par coprécipitation à létat amorphe. Les
oxydes hydratés ou les hydroxydes sont précipités, par exemple par lammoniaque,
à partir dune solution aqueuse des sels des deux composants considérés. Le gel
obtenu est ensuite traité et calciné pour cristalliser le produit.
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